Dès 1940, il cache des armes dans sa villa « Villa SOL » pour les soustraire de la destruction décidée par l’armistice. Il devra en rendre une partie en 1943.
Ses multiples activités et son métier de médecin lui permettent de nombreux contacts en toute discrétion.
Le 11 novembre 1942, l’invasion de la zone sud « non-occupée », par l’armée allemande, entraine de nombreux français dans l’opposition à l’envahisseur. La Drôme, occupée par l’armée italienne peu encline à faire du zèle, permet d’organiser la Résistance. Les maquis dans le Vercors se créent dans un premier temps pour accueillir et cacher les réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne.
À Étoile, la Résistance s’organise lentement, il faut sonder les intentions des uns et des autres et débusquer ceux qui jouent le double jeux, car tout le monde se méfie de tout le monde. Ceux qui ont adhéré à la Légion Française des Combattants ou font partie des Compagnons de France sont suspectés d’être de purs pétainistes par quelques résistants de la première heure qui œuvrent depuis 1940, et qui sont très peu nombreux.
Dès mars 1943, le lieutenant-colonel Arnaud précise l’état de la Résistance en Drôme :
Le Centre, dont le point névralgique est Valence, comprend :
- La Compagnie du Parc, avec Fabre, 200 Hommes
- La Compagnie d’évadés, avec Benezech, 200 hommes
- La Compagnie Compagnons de France avec Coureau et Brentrup : 250 Hommes
- La Compagnie Étoile avec Planas, 300 Hommes
- La Compagnie Barbu-Ricou, avec Barbu, Sauron, Duchamp : 150 Hommes
Début 1944 la Résistance en Drôme n’est pas encore en ordre de marche, à Étoile le groupe constitué par Pierre Laurent se retrouve régulièrement chez André Bergeron pour se familiariser avec les armes anglaises prêtées par le docteur Jean Planas. Ce groupe ne fera pas partie de la 4ème compagnie.
Au soir du 5 juin, Jean et quelques hommes vont faire sauter le petit pont de chemin de fer qui se trouve près du hameau de La Paillasse. La mission de pose des explosifs a réussi, l’explosion se produit à l’heure fixée. Jean, que déjà beaucoup appellent « capitaine » donne l'ordre aux poseurs de l’explosif et au groupe de couverture, de rentrer chez eux, de se tenir prêts, le débarquement est imminent.
Quand il faut organiser une riposte armée, Jean Planas sait de suite à qui faire confiance et la 4ème compagnie des FFI est rapidement mise sur pied. Dès le 6 juin 1944, quelques jeunes éléments dirigés par le lieutenant Michel Riory se frottent à l’ennemi en allant récupérer des armes cachées dans le hameau de la « Paillasse », résultat : 4 morts et 2 blessés côté FFI !
Jean prend la direction de la 4ème compagnie , rassemble tout ce monde : 132 membres au 6 juin 1944 (il y en aura plus quelques jours après) et part dans la nuit pour se réfugier à Ourche (contrefort du Vercors) à une quinzaine de kilomètres.
La compagnie participe à quelques combats repoussant les attaques des allemands.
Dans la nuit du 30 au 31 août, la compagnie participe à la libération de Valence.
Le docteur Jean Planas est nommé, le 15 décembre 1944, chef du service social régional des FFI jusqu’au 2 février 1945 où il prend les fonctions de directeur régional du service social de la 14ème région à Lyon. Définitivement démobilisé le 26 juin 1945 il reprend ses activités médicales à Étoile.
Par décret du 28 avril 1945, Jean Planas passe médecin capitaine avec effet le 25 juin 1940 et médecin-commandant avec effet au 25 décembre 1944.
Il n’est plus question d’armée, Jean se sent fatigué. Il consacre son temps à sa famille et ses malades.
Il décède le 18 août 1952 à 54 ans suite à une longue maladie. Son fils Michel rentre du Maroc pour assurer l’activité médicale sur Étoile.
La « Maison Calme » est vendu à un particulier. La pharmacie est louée à Mr Chatron (de Valence), puis à Mr Bonfanti jusqu’en 1992.
Madeleine, l’épouse de Jean, quitte Étoile.