D’autre part, en 1244, AYMAR III se fait remettre Étoile et diverses autres seigneuries par l’évêque de Valence et en fait hommage au Dauphin. Ce fut lui aussi, qui, en 1244, accorda aux habitants d’Étoile une Charte d’affranchissement. Gravée en pierre, elle demeure toujours au portail de l’église. La tradition veut que cette charte soit l’origine de l’avantageuse devise d’Étoile : « Non licet omnibus », marquant la différence entre cette paroisse et celles non affranchies alentour. Cette devise d’origine gréco-latine (que certain prononcent : « Non lucet omnibus » sans que le sens en soit altéré) reste inscrite au clocher de l’Église.
Celle-ci, dédiée à Notre-Dame, aurait été commencée en 1098 par les Bénédictins de l’Abbaye de Soyons , relevant eux-mêmes de l’Abbaye de Saint-CHAFFRE, en Velay, qui possédaient déjà un prieuré à Saint-Marcellin, sur le chemin de Motoison. Il serait intéressant de connaitre la date de construction du clocher dont le faîte a été, en 1960, rétabli dans sa forme originale. En effet, la disposition des moellons et la forme des ouvertures rappellent singulièrement ceux des routes de la vieille tour du château et permettent de penser que les deux bâtiments sont de la même époque.
La rivalité entre les évêques et les comtes, restée ardente sous les AYMAR III et IV, s’apaisa quelque peu sous AYMAR V et Louis 1er. Celui-ci, au cours d’une vie brève et glorieuse, servit sous les bannières royales et revint mourir à Étoile en 1346, nous sans avoir fait son testament « in camera balistarum » (chambre des arbalètes) dans une tour dont les vestiges subsistent. Comme tous ses aïeux POITIERS, il fût enterré chez les capucins de Crest.
Son successeur AYMAR VI reprit avec âpreté les luttes féodales. Il finit par conclure une paix avantageuse mais, dépourvu d’héritier mâle, il institua comme héritier non pas son oncle Charles de SAINT-VALLIER, chef de la branche cadette, mais un cousin de Veynes, ainsi dit LOUIS II . Or celui-ci, criblé de dettes, se résolut à suivre l’exemple de HUMBERT II, dauphin du Viennois, lequel avait cédé son comté par testament au fils ainé du Roi de France qui porta, le premier, le titre de Dauphin, avant de ceindre la couronne de LOUIS XI.
Ainsi LOUIS II, en 1419, fit de même en ce qui concerne ses deux comtés du Valentinois et du Diois. Mais la branche SAINT-VALLIER, cadette, protesta contre cette aliénation. Un arrangement intervint an 1426 qui lui attribua quelques parties du fief, dont le château d’Étoile.