En 1849, soit dix ans après la « mauguration » de la cloche Marie Clotilde d’Étoile, le maire convoque le conseil municipal et les plus forts contribuables pour le remplacement de la grosse cloche :
18 mars 1849, le maire Simon Claude Ferdinand Roux de la Montagnière expose aux membres du conseil municipal : La commune est privée de sa cloche principale, la cassure de cette cloche n’ayant d’ailleurs d’autre cause qu’un long usage et un défaut de fonte, ainsi que l’urgence qu’il y a de la faire refondre.
Considérant que ma commune de l’importance d’Étoile on ne peut se passer d’une cloche qui indique les heures aux habitants soit pour les repas soit pour les heures de travail et du repos soit pour les offices religieux.
Considérant que tous les fonds de la commune sont employés pour des dépenses indispensables portées au budget et qu’il n’en reste pas de disponibles.
Vu l’état estimatif des dépenses que la refonte occasionnera ainsi que le posage, le dit état se montant approximativement à douze cents francs.
Le conseil et les plus forts contribuables sont d’avis qu’il y a lieu d’imposer extraordinairement la commune à raison de sept centimes par franc de son imposition foncière et mobilière pendant l’année mille huit cent cinquante pour payer la dite somme de douze cents francs.
Monsieur le Maire est autorisé à s’entendre avec un fondeur et passer avec lui un marché le plus tôt possible afin que la refonte de la cloche soit faite aux meilleures conditions et avec garanties de bonne confection.
Tout va très vite, le 29 avril 1849 la commande est passée auprès des établissements BURDIN à Lyon, approuvée par la préfecture le 3 mai.
La cloche Louise est refondue et n’atteindra pas les cent ans, elle subit un tir d’obus en août 1944, fêlée, elle doit être, à son tour, remplacée.
Lors de la descente de la cloche, les inscriptions sont relevées. Nous pouvons y lire :
1ère ligne : LAUDATE DOMINUM IN CIMBALIS BENE SONANTIBUS. LAUDATE EUM IN CIMBALIS JUBILATIONIS OMNIS SPIRITUS.
[Louez le Seigneur sur des cymbales bien sonores. Louez-le avec des cymbales de joie ; que tout esprit loue le Seigneur] [Psaume 150, 5-6]
2ème ligne : LAUDET DOMINUM [Louez le Seigneur] PARRAIN M. CLAUDE HENRI DE PARIZOT DE LA BOISSE. MARRAINE Mme MARIE SOPHIE SAYN EPOUSE DE M. MARIE BALTHAZAR ALEXANDRE NICOLAS MORIER.
3ème ligne : MAIRE M. CLAUDE SIMON FERDINAND ROUX LA MONTANIERE CHEF DE BATAILLON CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR. M. ANTOINE LYON CURE.
Une effigie de la Vierge portant l’Enfant Jésus
STELLA MATUTINA ORA PRONOBIS
[Étoile du matin, prie pour nous]
Une effigie du Christ en Croix
Il est facile de déterminer la période de l’installation de cette grosse cloche. Le maire Claude Simon Ferdinand Roux de la Montagnière est en fonction de 1848 à 1850, c’est donc pendant ces deux années que la grosse cloche est installée.
Cette date est confirmée par la décision du conseil municipal :
18 mars 1849, le maire Simon Claude Ferdinand Roux de la Montagnière expose aux membres du conseil municipal : La commune est privée de sa cloche principale, la cassure de cette cloche n’ayant d’ailleurs d’autre cause qu’un long usage et un défaut de fonte, ainsi que l’urgence qu’il y a de la faire refondre.
Considérant que ma commune de l’importance d’Étoile on ne peut se passer d’une cloche qui indique les heures aux habitants soit pour les repas soit pour les heures de travail et du repos soit pour les offices religieux.
Considérant que tous les fonds de la commune sont employés pour des dépenses indispensables portées au budget et qu’il n’en reste pas de disponibles.
Vu l’état estimatif des dépenses que la refonte occasionnera ainsi que le posage, le dit état se montant approximativement à douze cents francs.
Le conseil et les plus forts contribuables sont d’avis qu’il y a lieu d’imposer extraordinairement la commune à raison de sept centimes par franc de son imposition foncière et mobilière pendant l’année mille huit cent cinquante pour payer la dite somme de douze cents francs.
Monsieur le Maire est autorisé à s’entendre avec un fondeur et passer avec lui un marché le plus tôt possible afin que la refonte de la cloche soit faite aux meilleures conditions et avec garanties de bonne confection.
Tout va très vite, le 29 avril 1849 la commande est passée auprès des établissements BURDIN à Lyon, approuvée par la préfecture le 3 mai.
Il n’y a pas de doute, la cloche qui n’existe plus actuellement est bien celle de 1849.
La cloche Louise est refondue et n’atteindra pas les cent ans, elle subit un tir d’obus en août 1944, fêlée, elle doit être, à son tour, remplacée.
Et c’est lors de la descente de la cloche que les inscriptions sont relevées. Nous pouvons y lire :
Le parrain : Claude Henri de Parizot de la Boisse (parfois écrit Parisot)
Henri Claude (sur l’acte de naissance) : Né le 29 septembre 1805 à Étoile
Bachelier ès lettres, licencié en droit.
Marié le 30 janvier 1836 à Lyon, avec Marie Clotilde de VALBREUZE
2 enfants morts jeunes :
Marie Jules, né le 6 juin 1837 à Étoile, décédé le 8 juin 1837 à Étoile
Fille mort-née, le 30 août 1838, à Étoile
3 enfants vivants :
Marie Laurence, née le 23 novembre 1840 à Lyon
Marie Jules, né le 16 mai 1843 à Lyon
Marie Margueritte, née le 18 septembre 1848 à Étoile
La marraine : Marie Sophie Sayn
Née le 30 avril 1801 (10 floréal an 9) à Étoile
Son père Jean Jacques SAYN, décédé à Étoile le 22 novembre 1810
Sa mère Marie Élisabeth Sophie Terrasse
Décédée en 1879, à l'âge de 78 ans
Son époux : Mariés le 22 octobre 1820, à Étoile avec Marie Balthazar Alexandre Nicolas Morier
Né le 23 décembre 1787 à Étoile, riche propriétaire, décédé après 1854.
Il prend la succession de son père, Antoine Balthazar Morier né en 1745 à Étoile, décédé le 14 août 1816. Il participe aux évènements révolutionnaires. Élu officier municipal le 19 juillet 1789, puis délégué pour l’assemblée des trois ordres le 19 juillet 1789, élu maire le 4 février 1790 (démission le 5 juin 1990). Le 12 novembre 1790, Antoine Balthazar Morier est élu juge de paix, par deux cent cinquante-une voix sur quatre cents votants. Il habite Le Truc, il accueille l’abbé François Chaix pendant sa période de révocation en 1793.
Le maire : Claude Simon Ferdinand Roux de la Montagnière est né le 22 juillet 1788, baptisé le 23 juillet 1788 à Étoile.
Ancien chef de bataillon. Élève à l’École militaire spéciale de Saint-Cyr en octobre 1805. Promu sous-lieutenant au 65ème de ligne en octobre 1806, puis lieutenant en mars 1807 et capitaine en octobre 1809. Devient lieutenant au 1er régiment des grenadiers à pied de la Garde en mai 1812 puis chef de bataillon en avril 1813. Blessé à la tête par un éclat de boulet à Leipzig. Licencié à Châteauroux en juillet 1815. Prusse, Pologne, Allemagne, Espagne 3 ans, Russie, Saxe, France. Légion d’Honneur en 1813.
Chevalier de la Légion d’honneur le 17 mai 1813. Officier de la Légion d’honneur le 28 novembre 1813.
Marié le 28 juin 1819, avec Charlotte Amélie de la Morte-Charens, à Saint-André-le-Gaz, 38490, Isère, (1799-1860).
Maire d’Étoile pendant deux ans.
Les locaux actuels de l’hôtel de ville de la commune d’Étoile-sur-Rhône ont eu appartenu à Claude Simon Ferdinand Roux de la Montagnière.
Le curé : Antoine Lyon
Né à Saint-Jean-en-Royans (Drôme) en 1799
Prêtre le 15 mars 1823
Curé à Étoile le 15 janvier 1842 à sa mort
Décédé le 26 janvier 1870
En 1866, il fait don d’une somme de mille francs à la Fabrique de la paroisse.
Nous allons revoir quelques-uns de ces noms sur d’autres cloches visibles à ce jour.
La cloche Louise est fondue suite à sa chute pour devenir une nouvelle cloche en 1849, qui sera à son tour refondue en 1957.