Cuve baptismale du 16e siècle à Étoile

 

    Cuve baptismale du 16e siècle à Étoile

Vasque

En 1992, la vasque en marbre blanc est cachée dans l'ombre du tambour à gauche du porche ouest de l'église paroissiale Notre-Dame d'Étoile, en tant que bénitier.

C’est le curé Louis POUCHOULIN (de 1984 à 1998) qui rapproche cette vasque de la chapelle dédiée au baptême de l’Eunuque par Saint-Philippe, il ne garde que le retable de cette chapelle et la vasque devient la cuve baptismale.

VasqueCette vasque de marbre blanc, type Carrare avec quelques veines noires et brunes, a un diamètre de 102 centimètres, une profondeur intérieure de 12 centimètres et extérieure de 22 centimètres. Elle est percée d'un trou circulaire de 8 centimètres de diamètre et sur les côtés de trois petits orifices de 1,5 centimètres de diamètre correspondant à la bouche de trois angelots. Cette vasque de marbre a une forme stylisée en coquille St-Jacques ornée de trois visages d'enfants ou angelots et de trois armoiries identiques entourées d'un collier de coquilles St-Jacques auquel pend un médaillon représentant Saint-Michel terrassant le dragon.

Vasque  

Le décor de cette vasque n'a donc rien de religieux et la tradition locale veut qu'elle vienne du parc duVasque château d'Etoile, château des comtes de Valentinois, où serait née la « Dame d'Étoile» Diane de Poitiers en 1499. La tradition locale ajoute que cette vasque servait à abreuver les cerfs de ce parc. En effet d'après sa configuration, cette vasque était alimentée par un jet d'eau central qui retombait en pluie dans la vasque, pour s'écouler ensuite par la bouche des angelots vers un bassin. Les armoiries constituées de six besants sont celles des Poitiers, comtes de Valentinois (six besants d'argent sur fond d'azur). Le collier qui entoure les armoiries est celui de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI en 1459 et accordé à Jean de Poitiers le père de Diane par François 1er. La coquille St-Jacques a été utilisée dès les 7-8e siècles de notre ère dans les commémorations de croisades et de pèlerinages. Si elle était aussi l'insigne du pèlerin à Compostelle, on la retrouve aussi sur de très nombreuses armoiries. Mais l'antiquité avait utilisé la coquille dans la représentation de la naissance de Vénus. Avec la Renaissance, ce motif va retrouver son sens mythologique. Il suffit de rappeler le tableau de Botticelli «La naissance de Vénus» peint en 1488. Or les sculpteurs de la cour des Valois et notamment Jean Goujon ont aimé représenter Diane maîtresse de Henri II en déesse de l'Amour. Nue, comme sortant du bain, elle caresse un cerf, Pour son goût de la chasse ne la surnommait-elle pas « la Dame aux cerfs ». La tradition locale semble ici rejoindre l'histoire. Cette vasque à Étoile pourrait la confirmer. Ce qui est sûr c'est que du mécénat artistique qui rendait célèbre à la cour des rois et au château d'Anet, la duchesse de Valentinois, nous ne possédons qu'un seul témoignage dans son duché : la vasque de l'église d'Etoile.

  

  

  

Le bénitier des DUPONT de SOYONS, à l’entrée de l’église

D'après les notes de Michel PLANAS

Photographie de Michel CHAUDY

Date de dernière mise à jour : 18/01/2023

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