Le décor de cette vasque n'a donc rien de religieux et la tradition locale veut qu'elle vienne du parc du château d'Etoile, château des comtes de Valentinois, où serait née la « Dame d'Étoile» Diane de Poitiers en 1499. La tradition locale ajoute que cette vasque servait à abreuver les cerfs de ce parc. En effet d'après sa configuration, cette vasque était alimentée par un jet d'eau central qui retombait en pluie dans la vasque, pour s'écouler ensuite par la bouche des angelots vers un bassin. Les armoiries constituées de six besants sont celles des Poitiers, comtes de Valentinois (six besants d'argent sur fond d'azur). Le collier qui entoure les armoiries est celui de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI en 1459 et accordé à Jean de Poitiers le père de Diane par François 1er. La coquille St-Jacques a été utilisée dès les 7-8e siècles de notre ère dans les commémorations de croisades et de pèlerinages. Si elle était aussi l'insigne du pèlerin à Compostelle, on la retrouve aussi sur de très nombreuses armoiries. Mais l'antiquité avait utilisé la coquille dans la représentation de la naissance de Vénus. Avec la Renaissance, ce motif va retrouver son sens mythologique. Il suffit de rappeler le tableau de Botticelli «La naissance de Vénus» peint en 1488. Or les sculpteurs de la cour des Valois et notamment Jean Goujon ont aimé représenter Diane maîtresse de Henri II en déesse de l'Amour. Nue, comme sortant du bain, elle caresse un cerf, Pour son goût de la chasse ne la surnommait-elle pas « la Dame aux cerfs ». La tradition locale semble ici rejoindre l'histoire. Cette vasque à Étoile pourrait la confirmer. Ce qui est sûr c'est que du mécénat artistique qui rendait célèbre à la cour des rois et au château d'Anet, la duchesse de Valentinois, nous ne possédons qu'un seul témoignage dans son duché : la vasque de l'église d'Etoile.