Depuis le début de l’année 1944, des groupes de soldats allemands occupent plusieurs points sur la commune.
C’est le château de La Paillasse (château Tézier) qui est réquisitionné, puis le château Clavel. Quelques grosses fermes ont été occupées quelques jours lors du passage de la 19e armée.
Ils sont de plus en plus nombreux à faire la police sur la nationale 7 qu’il devient plus difficile à emprunter pour aller à Portes ou Valence, mais aussi pour se rendre au village.
Les vols, pillages et destructions d’immeubles touchent plus de 160 familles sur Étoile.
Quelques exemples de déclaration de sinistres :
Monsieur Étienne Tézier, par lettre du 7 mars 1944 au Préfet de la Drôme : Lundi 28 février 1944, vers midi, des soldats allemands descendaient d’un camion dans le hameau de La Paillasse, commune d’Étoile, et un des leurs, sonnait chez-moi et insistait pour être logé sans délai.
Une chambre, meublée d’un lit avec matelas, couvertures et draps, de fauteuils, toilette et tables fut donnée. Un instant après cinq autres militaires demandaient de se joindre à leur camarade. Ni les uns, ni les autres n’avaient de bons de réquisition. On mit donc un lit de plus et la literie complète, ainsi qu’un matelas sur le parquet dans la première chambre.
Mardi 29, un adjudant-chef faisait la même sommation pour son propre compte, une seconde chambre fut occupée. Le mercredi 1er mars, nous dûmes faire dresser un second lit dans cette chambre pour un caporal.
Le samedi 4 mars, une troisième chambre fut donnée à un dixième soldat. N’ayant plus ni de matelas ni de couverture, je les empruntais dans le hameau et je fournissais les draps.
Tous ces hommes sont des gardes du pont de chemin de fer, sur la Véore.
… Le 14 juin mon immeuble était occupé presque entièrement, 10 pièces par l’État-Major. Un groupe important de lourds appareils motorisés a été abrité dans mon parc et propriété de 6 hectares, faisant de très importants dégâts. De plus, un portail de fer d’entrée du parc et l’un des piliers ont été renversés et mutilés aux passages fréquents des appareils, un second portail de fer a été aussi sérieusement endommagé.
J’ai fait constater la disparition de 600 à 800 kg de bois pris dans ma réserve et utilisé par les cuisines militaires…
Je me permets de vous envoyer une facture de M. Despesse, électricien à Étoile, s’élevant à la somme de 909 Fr et se rapportant à l’installation de la lumière pour le groupe de sécurité 200.
17 juillet, Je m’empresse de vous prévenir que le groupe de sécurité 200 a quitté mon immeuble depuis samedi dernier, 15 juillet, vers 18 heures.
Ce local, comprenant une chambre et une remise servant de cuisine, a été immédiatement repris par l’État-Major N° 11166.
De plus, la maison entière qui était louée à M. Laurent, et contiguë à l’immeuble principal de La Paillasse, a été occupé également par l’état-major depuis le 10 juillet. Ce logement comprenait un petit vestibule, une grande chambre et une petite chambre, une cuisine, une laverie et une pièce servant de débarras.
Madame Angelina Grand, le 24 juin 1944 : Monsieur la Colonel,
J’ai l’honneur de déposer entre vos mains une plainte contre les vols sous menaces qui ont été commis à mon préjudice les 22 et 23 juin par 4 militaires allemands (très probablement cantonnés à La Paillasse).
Vole du 22 juin. Je suis veuve et vis seuls avec mes quatre petits à la ferme de Maugras, commune d’Étoile.
Pendant que j’étais en train de travailler au 1er étage, le vol a été commis à 14 heures par la cave donnant sur le jardin : il m’a été dérobé un jambon.
Vole du 23 juin. Inquiétée par ce vol, j’ai surpris à la même heure, 4 soldats allemands qui venaient le long de la rivière à travers les arbres.
2 soldats (l’un brun, l’autre très blond) sont entrés chez-moi en me menaçant de leurs révolvers et m’ont forcé à renter dans la maison.
Sous cette menace, ils ont fouillé tous les tiroirs, tous les meubles et ont pris une paire de chaussures toutes neuves que j’avais rapportées lundi dernier de Valence, chaussures de travail, pointure 42.
Les 2 autres dehors avaient un sac et ont pris des poules après les avoir tuées à coup de bâtons.
Quand je leur ai parlé du vol du jambon de la veille, ils se sont mis à rire entre eux.
Je sais, Monsieur le Colonel, que la guerre a quelques fois ses raisons, mais je sais aussi que les soldats allemands ne sont pas de « pillards ».
Aussi, vous demanderais-je de faire une enquête et de punir les coupables qui ont rançonné également toutes les fermes des environs.
J’attends avec confiance votre justice et vous pris…
Monsieur J. Yribarren, le 12 juillet 1944 : Monsieur le Maire,
J’ai l’honneur de vous signaler que la propriété de Clavel (habitation, dépendances et terrains attenants) a été occupée depuis le 9 juillet 1944 à midi par une unité de troupes allemandes sans qu’aucun bon ou ordre de réquisition m’ait été remis ou présenté, comme il eût été réquisitionné par cette unité.
… L’occupation totale comprenant non seulement l’immeuble et ses dépendances, mais également les terrains qui l’entourent et sur lesquels circulaient des véhicules de toutes sortes, qui y sont garés en même temps que divers travaux y sont entrepris.
Monsieur Paul Granval, entre le 7 et 15 janvier 1944
Pillage total, avec constat par la maire. Déménagement complet d’une maison de 12 pièces de tous les meubles et leur contenu ainsi que le contenu de tous les placards réunissant ainsi, outre les vêtements de chacun, toute la literie et le linge de maison.
La villa Mirabel, située à l’angle de la route Étoile-Beauvallon et la route étoile-Gare est incendiée, les soldats croyant voir des maquisards.
Monsieur Jules Gilibert, courant août
…La maison de feu mon épouse à Fiancey a été au cours des évènements de guerre d’août 1944 occupé par les soldats allemands, ma pauvre femme est morte de frayeur des suites des brutalités qu’elle a endurées de leurs parts.
J’ai déposé une liste des objets dérobés par ces troupes allemands… De plus, la toiture de la maison a été crevée à deux endroits par le bombardement.
Pour les familles qui ont subi de graves dommages et ne peuvent plus utiliser leurs habitations, des cartes de sinistrés leur sont remises qui leur permettent de recevoir des secours.
Ci-contre, un modèle de carte pour sinistrés
QUARTIERS
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SINISTRES
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Chabertes
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Un Incendie qui a totalement détruit la maison
Il y a eu aussi des vols et des pillages.
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Blacheronde
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Dans ce quartier, huit déclarations de sinistres.
Quatre immeubles ont subi des dommages partiels. Cinq familles ont déclaré des vols et des pillages.
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Aux Iles du Chez
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Bombardement partiel
Vols et pillages
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La Paillasse
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Ce hameau sur la N7 a subi le bombardement de juin 1940 et ceux, plus nombreux, d’août 1944.
Trois maisons partiellement détruites qui ont provoqué un Incendie d’une maison
En 1944, huit maisons ont reçu des visites de soldats allemands qui ont pillé et volé.
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Gare
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Trois habitations visitées
Incendie du café qui est entièrement détruit et un incendie partiel.
Nombreux vols et pillages
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Bosses
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Trois bâtiments entièrement détruits par un bombardement
Six bombardements qui ont provoqué de dégâts partiels
2 vols et pillages déclarés
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Caires
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Deux bombardements partiels et trois vols et pillages déclarés
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Mercier
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Un vol déclaré
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Aux Chaux
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Un bombardement en juin 1940 a occasionné la destruction partielle d’un bâtiment.
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Champfort
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Une douzaine de vols ont été déclarés dans ce quartier après le passage de milliers de soldats allemands
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Fiancey
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Ce hameau est traversé par la nationale 7, plus près de Livron qui a subi de nombreux bombardements et mitraillages, dont quatre ont débordé sur Fiancey.
Les occupations de bâtiments n’ont pas duré longtemps, sept vols et pillages en 1944 déclarés.
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Le moulin
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Des vols et des pillages ont été déclarés.
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Battendons
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Bombardement juin 1940
Vols et pillages en 1944
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Le Chez
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Destruction partielle lors du bombardement de juin 1940
Cinq vols et pillages en 1944
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Comte
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Bombardement en juin 1940, incendie total
Deux vols déclarés
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Petits et Grands Robins
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Trois vols et pillages déclarés
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Basseaux
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Les bombardements de juin 1940 ont fait des dégâts à trois maisons.
Quelques vols ont été déclarés
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Montagner
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Un obus est tombé sur la maison qui a provoqué un incendie rendant l’habitation inutilisable.
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Vercors
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Trois vols déclarés et un pillage
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Papillon
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Les bombardements d’août 1944 ont entièrement détruit deux habitations
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Les Roberts, Les Dilliers
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Les bombardements de juin 1940 ont détruit partiellement des habitations et des hangars agricoles.
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Bourg
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Cinq bombardements ayant provoqué des destructions partielles
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Colombier
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Suite au bombardement, destruction partielle d’un bâtiment
Et quelques vols
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La Poulate
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Deux vols et pillage déclarés par les locataires.
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Dans tous les hameaux de chaque côté de la nationale 7 de nombreux vols et pillages ont été déclarés.