Étoile-sur-Rhône 39-45

Légion Française des Combattants

Section d’Étoile

Par la loi du 29 août 1940, toutes les associations d’anciens combattants (elles sont nombreuses, amicales locales ou organisations nationales) sont dissoutes, et doivent fusionner leurs moyens et leurs biens dans un nouveau mouvement : La Légion Française des Combattants dont le rôle est de comprendre et faire comprendre la Révolution Nationale. Tous les anciens combattants sont invités à rejoindre la Légion. Sont concernés :
Tous les anciens combattants 14-18 qui ont la carte de combattant, les combattants 39-40 qui ont fait partie d’une unité combattante.
Les veuves, pères, mères, fils, filles d’un combattant « Mort pour la France ».
Les Français ou Française de plus de vingt ans présentés par deux parrains anciens combattants.
Les jeunes gens de moins de vingt ans, fils ou filles des légionnaires ou des légionnaires auxiliaires

Étoile-sur-Rhône 39-45

La Légion édite un journal mensuel « Le Légionnaire », le premier numéro sort le 1ᵉʳ novembre 1940, et le dernier, numéro 44, en mars 1944.

Tous les candidats doivent signer le Serment de la Légion :

« Je jure de continuer de servir la France avec honneur dans la paix comme je l'ai servi sous les armes.

Je jure de consacrer toutes mes forces à la Patrie, à la Famille, et au Travail. Je m'engage à pratiquer l'amitié et l'entraide vis-à-vis de mes camarades des deux guerres, à rester fidèle à la mémoire de ceux qui sont tombés au Champ d'Honneur.
J'accepte librement la discipline de la Légion, pour tout ce qui me sera commandé en vue de cet idéal ».
Le 8 février 1941, il est créé les Amis de la Légion pour attirer ceux qui ne sont pas d’anciens combattants, mais qui partagent les mêmes idées. Un tribunal d’Honneur départemental donne son avis sur les demandes d’adhésion.

Le 19 novembre 1941, le mouvement se transforme et devient « Légion française des combattants et des volontaires de la Révolution Nationale » de cette façon le soutien au régime de Vichy est mieux affirmé.

C’est de la Légion que sortent les Services d’Ordre Légionnaire en janvier 1942, puis la Milice Française en janvier 1943.

La Légion, organisation sûre pour le maréchal Pétain, demande à ses membres de s’engager aussi dans les entreprises, pas pour remplacer les organisations officielles existantes, mais pour observer la bonne application de la Charte du travail. Il lui est demandé de suivre la formation civique des jeunes pour compléter celle des autres mouvements.

Les membres de la Légion Française des Combattants sont de plus en plus nombreux à ne pas se reconnaitre dans ces nouvelles actions, le mouvement perd petit à petit de l’importance et n’existe plus en août 1944.

Sur l’initiative de Jules Bellier, maire d’Étoile, invitant tous les anciens combattants à se réunir à la mairie le dimanche 17 novembre 1940, 89 hommes sont présents dont 80 anciens combattants 14-18 et 9 anciens combattants 39-40.

Le premier président est Erneste Chaud, vice-président Robert Giraud, tous deux nommés par le président départemental, secrétaire Jacques Échinard et trésorier Philippe Richard. Avec Jules Bellier, le premier Conseil d’Administration comprend 5 membres. La section d’Étoile fait partie du district de Valence dont le chef est Ligney.

En 1940, il n’y a pas eu de cotisation de versée, la section récupère les fonds de l’ancienne association d’anciens combattants, soit la somme de 4 143,99 Fr.
En 1941, il y a 157 cotisants ordinaires à 14 Fr et 14 familles à 5 Fr car le 2ᵉ de la famille paye moins : un fils, une épouse, qui ne sont pas anciens combattants.

D’année en année, le nombre d’adhérents baissent. En 1942 : 135 cotisants et 13 familles, en 1943 : 121 cotisants et 26 familles, et en 1944, il ne reste que 47 cotisants ordinaires et 4 familles.
En 1941, c’est Jules Bellier qui prend la présidence, le trésorier ne change pas. La Légion d’Étoile participe à tous les événements, elle donne un coup de main lors de la création des Compagnons de France. Elle organise des spectacles, des concours de boules, des concours pour les élèves des écoles, ce qui permet à la copie de Jacky Gascuel, élève de l’école publique, d’être retenue pour concourir au niveau départemental.

Tous les anciens combattants n’adhèrent pas à la Légion.

Le siège de l’union drômoise de la Légion Française des Combattants est 3, place Aristide Briand à Valence. Trois chefs se succèdent.

En octobre 1940 est nommé le colonel Henri Tessier qui connaît bien Valence, car il a commandé le 184ème Régiment d’artillerie. Il quitte la carrière militaire en 1934, et s’engage dans l’Union Nationale des Combattants. Remobilisé en 1939 comme chef d’état-major de la 14ᵉ Région, il revient à Valence en 1940.
Un an plus tard, il est remplacé par le colonel Fernand Honoré, nommé le 29 octobre 1941 par Pétain. Originaire des Hautes-Alpes, il connait Valence par son mariage. Il passe une grande partie de ses activités militaires au Maroc aux côtés du Général Lyautey. En 1940, il combat en Alsace, puis dans le Doubs et se réfugie en Suisse le 20 juin 1940 où il est interné. Libéré le 23 janvier 1941 et démobilisé, il prend la direction d’une petite entreprise à Tain-l’Hermitage. Il est proche de la famille de Jean Planas.

En octobre 1943, le commandant d’aviation Paul Eysseric est nommé président de la Légion de la Drôme. Natif de Vinsobres (Drôme), il a fait la guerre 14-18 dans l’infanterie. En 1931, il entre dans l’aviation et passe 10 ans au Maroc. Il est président de la Légion à Nyons (Drôme).

Première fête nationale de la Légion des combattants est fixée le 31 août 1941, la légion a un an, « qui doit devenir la plus grandiose des fêtes nationale ».

Le 29 août, c’est le départ de la Flamme placée sous le signe du Soldat inconnu, à Vichy le Maréchal allume 3 flambeaux qui parcourront la France non occupée et les territoires d’Afrique.

En Drôme, la flamme part de la borne du département au Nord de Saint-Rambert-D’Albon à la borne au Sud de Pierrelatte, à la vitesse de 12 Km à l’heure. À Loriol, la flamme se dédouble pour aller vers Le Pouzin, puis Privas.
Le lendemain (30 août), la flamme part de Valence en direction de Die, et de Montélimar en direction de Nyons.

Au hameau de La Paillasse, sur la Nationale 7, que les légionnaires, aidés par Les compagnons de France, ont orné de chapeaux et d’écussons, ainsi qu’une partie de la population, sont présents pour saluer le passage de la Flamme.
Le dimanche 31, l’église est décorée aux trois couleurs et la messe est dite en mémoire des soldats des deux guerres.

C’est la Légion qui gère le livret du prisonnier. Toutes les collectes, les dons et subventions sont versés à la Légion qui abonde chaque livret à parts égales.

En septembre 1944, les avoirs de la Légion sont mis sous séquestres pour éviter les pertes et détournements. Les Livrets du prisonnier sont rapidement disponibles.

 
Voir l'article sur les prisonniers Étoile-sur-Rhône 39-45

Date de dernière mise à jour : 16/03/2024

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