La défense passive est une organisation pour protéger la population en cas de conflit armé. Cette notion est née dans les années 1930 et comprenait essentiellement des mesures de protection en cas de bombardement :
-Mise en place d'un réseau de surveillance et d'alerte.
-Recensement de lieux pouvant servir d'abris.
-Information et sensibilisation de la population sur la conduite à tenir en cas d'alerte : extinction des feux, occultation des fenêtres…
En août 1939, la mise en place des gardes territoriaux est organisée partout en France, face au danger que représente l’armée Allemande.
La mairie, dont le maire est Jules Béllier, invite les habitants, par affiche en gros caractères, à observer, sous peine de sanctions, les mesures d’obscurcissement ordonnées par la défense passive à la chute de jour, aucune lumière ne doit être vue de l’extérieur.
Les infractions à ces ordres feront l’objet de sanctions sévères.
De même en cas de bombardement aérien, il préconise la dispersion dans les rues surtout les groupes doivent être évité.
Vingt-et-un abris offrant à la population du village une protection en cas de bombardements sont répertoriés pouvant accueillir plus de 600 personnes. Des caves chez des particuliers, le château de la Boisse et le château Saint-Ange, des porches et des maisons repérées pour leur solidité. Une personne (le propriétaire ou le locataire) et désigné « chef d’abris ».
Plusieurs escouades sont mises en place, en relation avec la gendarmerie de Livron, pour effectuer des patrouilles, des périodes de guet et, le 2 juin 1940, ils sont rassemblés pour rechercher des soi-disant parachutistes ennemis.
Le 20 juin 1940, le maire pose la question au commandant de la brigade de gendarmerie de Livron (dont dépend Étoile) : le service de guet doit-il continuer ? En cas d’avance de l’ennemie, ne serait-il pas opportun de rassembler toutes les armes à la mairie pour éviter une éventuelle catastrophe. Les gardes territoriaux ont encore 70 armes avec eux et 137 sont déposées à la mairie.
Cette incertitude dure encore quelques jours, le 7 juillet 1940 toutes les armes sont rendues.
Le Capitaine Chapelier, commandant de compagnie (à Valence) demande aux maires de désigner quelques gardes nationaux « qui se seraient fait particulièrement remarquer par leur zèle, leur dévouement dans l’accomplissement des missions qu’ils auraient été appelées à remplir » pour leur des félicitations.
Le maire d’Étoile propose 4 gardes :
Auguste Jacouton (de la classe 1913, médaille militaire et citation au cours de la campagne 14-18), maréchal des logis d’artillerie. « Désigné dès le début de la constitution des unités des Gardes territoriaux comme chef de la 1ère Escouade du groupement d’Étoile, s’est dépensé sans compter pour organiser et remettre en main les hommes de cette escouade. A déployé le plus grand zèle et des initiatives particulièrement heureuses pour permettre l’organisation d’autres escouades du groupement communal.
Chef de groupe infatigable. Le 2 juin, un groupe de parachutistes avait été signalé sur le territoire de la commune, effectuant chaque nuit des rondes pour s’assurer que le personnel de garde et de guet effectue son service avec vigilance ».
Émile Fayolle (classe 1915, médaille militaire et plusieurs citations au cours de la campagne 14-18), Sergent chasseur alpin. « Appelé au commandement de la 2ème escouade de gardes nationaux du groupement d’Étoile, a déployé la plus grande ardeur pour l’organisation et la mise au point de cette escouade.
Patrouilleur et guetteur infatigable, s’est dépensé sans compter le 2 juin au cours des recherches d’un groupe important de parachutistes.
Exerçait sur ses hommes un ascendant qui les mettait en garde contre toute défaillance ».
Louis Marquet (classe 1917, soldat). « Garde territorial courageux et dévoué, d’un cran admirable, a assuré un service de guet et de patrouille impeccable. Constamment volontaire, a effectué de nombreuses patrouilles de nuit et a participé le 2 juin à la recherche du groupe de parachutistes ».
Michel Planas (né à Étoile le 6 mars 1923). « Patrouilleur volontaire, d’un cran incomparable, au cours de la journée du 2 juin, alors qu’un groupe important de parachutistes était signalé dans les délaissés du Rhône [1], a assuré dans des conditions qui auraient pu être périlleuses, la liaison entre le chef de groupe et les chefs d’escouade des groupements d’Étoile et de Livron ».
Notes :
[1] Délaissés du Rhône, espace au bord du fleuve, recouvert de limon et de détritus, qui le rend dangereux.