Dans les huit derniers jours de l’été les objectifs à défendre sont précisés par un ordre secret. Ils comportaient l’interdiction de la Nationale 7 de Fiancey à Portes-lès-Valence, la défense des routes secondaires. Enfin l’interdiction du pont de La Voulte. Ces dispositions de combats étaient étudiées avec les chefs de groupes chargés des missions locales.
Le 5 juin au soir, le message commandant l’exécution du Plan Vert est reçu à 21h. : le premier accroc coute 200 Fr. Immédiatement une équipe de destruction est rassemblée avec des éléments armés pour la protéger. Le dépôt d’explosifs du groupe de La Paillasse avait été mal choisi par le chef de groupe et se trouve situé dans une cabane à quelque pas du chemin emprunté par les patrouilles allemandes. Les pains de plastic sont récupérés à quelques mètres des patrouilles allemandes. Lors du retour d’une patrouille, tous les hommes s’abritent dans un hangar agricole et, par malchance, un Allemand vient à son tour et urine contre la charrette au bout de laquelle quatre hommes se trouvent cachés. La patrouille montante passe à son tour et s’éloigne. On peut enfin mettre les charges sous le pont situé à l’Ouest du hameau de La Paillasse. Un crayon de 20 minutes amorce la charge et le repli s’effectue en bon ordre. L’explosion produisit une coupure qui arrêta tout trafic pendant 8 heures.
1, Château de la Paillasse, cantonnement allemand
2, Première cache d’armes (local de M. POTTU)
3, Ponceau de la voie de chemin de fer
4, Lieu de retrouvaille
5, Moulin de Montagnier
------, Déplacement, aller et retour, du groupe PLANAS
Au retour de La Paillasse, on trouve le chef DROUHOT qui attend à la VILLA SOL, habitation du docteur Jean Plans, et annonce que le message personnel signifiant l’ordre d’attaquer les Allemands partout avait été donné : qu’un sang impur abreuve nos sillons.
Le chef DROUHOT part aussitôt avec le lieutenant RICHARD dans une des voitures du docteur.
Le matin du 6 juin, une démarche est faite à la mairie d’Étoile pour détruire les fiches de recensement des jeunes, malgré la résistance du maire et du secrétaire de mairie.
Les hommes arrivent peu à peu et sont armés aussitôt. Les lieutenants GEORGESCO et RIORY (de Chabeuil) rejoignent plusieurs voitures envoyées par la Société Éclair qui vient se mettre à la disposition de la compagnie. Au début de l’après-midi le chef de groupe ROBIN avertit qu’un des dépôts qu’ils ont créés est attaqué par les Allemands dans le secteur de La Paillasse. Une forte patrouille commandée par le lieutenant RIORY est envoyée pour étudier la situation, s’avançant avec fougue à l’attaque des Allemands occupés à déménagés les munitions, il s’en suit un vif engagement.
Le fusil mitrailleur s’enraie et ne peut apporter son appui aux hommes. Le lieutenant RIORY, réfugié dans une maison avec plusieurs hommes est blessé, puis tué avec le soldat Jean DURAND, Gabriel VIOUGEAT est blessé au bras par une balle. Des cars allemands arrivent par la route d’Étoile. Un autre car est annoncé par la route de Montéléger. Il passe, sans l’apercevoir, à côté du groupe NICOLAS en arme, en marche pour rejoindre la compagnie. La patrouille allemande arrive à Étoile, tire avec un feu d’infanterie très violent, blesse en cours de cette opération DESMONT (de Portes-lès-Valence). Les routes qui devaient être protégées par la compagnie CHANTRE étaient librement ouvertes aux Allemands.