Étoile-sur-Rhône 39-45

Journal de la 4ème Compagnie

du 2ème bataillon des FFI de la Drôme


Suivant la place prise entre juin et août 1944, acteurs ou simples spectateurs, les témoignages sur le déroulement de la Résistance à Étoile-sur-Rhône ont plusieurs visions.

Ci-dessous, d’après le témoignage du capitaine de la 4ème compagnie : Jean Planas, capitaine Sanglier.

Dans les huit derniers jours de l’été les objectifs à défendre sont précisés par un ordre secret. Ils comportaient l’interdiction de la Nationale 7 de Fiancey à Portes-lès-Valence, la défense des routes secondaires. Enfin l’interdiction du pont de La Voulte. Ces dispositions de combats étaient étudiées avec les chefs de groupes chargés des missions locales.

Le 5 juin au soir, le message commandant l’exécution du Plan Vert est reçu à 21h. : le premier accroc coute 200 Fr. Immédiatement une équipe de destruction est rassemblée avec des éléments armés pour la protéger. Le dépôt d’explosifs du groupe de La Paillasse avait été mal choisi par le chef de groupe et se trouve situé dans une cabane à quelque pas du chemin emprunté par les patrouilles allemandes. Les pains de plastic sont récupérés à quelques mètres des patrouilles allemandes. Lors du retour d’une patrouille, tous les hommes s’abritent dans un hangar agricole et, par malchance, un Allemand vient à son tour et urine contre la charrette au bout de laquelle quatre hommes se trouvent cachés. La patrouille montante passe à son tour et s’éloigne. On peut enfin mettre les charges sous le pont situé à l’Ouest du hameau de La Paillasse. Un crayon de 20 minutes amorce la charge et le repli s’effectue en bon ordre. L’explosion produisit une coupure qui arrêta tout trafic pendant 8 heures.


Journal 4ème compagnie  

  

1, Château de la Paillasse,  cantonnement allemand
2, Première cache d’armes (local de M. POTTU)
3, Ponceau de la voie de chemin de fer
4, Lieu de retrouvaille    
5, Moulin de Montagnier
------, Déplacement, aller et retour, du groupe PLANAS


Au retour de La Paillasse, on trouve le chef DROUHOT qui attend à la VILLA SOL, habitation du docteur Jean Plans,  et annonce que le message personnel signifiant l’ordre d’attaquer les Allemands partout avait été donné : qu’un sang impur abreuve nos sillons.

Le chef DROUHOT part aussitôt avec le lieutenant RICHARD dans une des voitures du docteur.

Le matin du 6 juin, une démarche est faite à la mairie d’Étoile pour détruire les fiches de recensement des jeunes, malgré la résistance du maire et du secrétaire de mairie.

Les hommes arrivent peu à peu et sont armés aussitôt. Les lieutenants GEORGESCO et RIORY (de Chabeuil) rejoignent plusieurs voitures envoyées par la Société Éclair qui vient se mettre à la disposition de la compagnie. Au début de l’après-midi le chef de groupe ROBIN avertit qu’un des dépôts qu’ils ont créés est attaqué par les Allemands dans le secteur de La Paillasse. Une forte patrouille commandée par le lieutenant RIORY est envoyée pour étudier la situation, s’avançant avec fougue à l’attaque des Allemands occupés à déménagés les munitions, il s’en suit un vif engagement.
Le fusil mitrailleur s’enraie et ne peut apporter son appui aux hommes. Le lieutenant RIORY, réfugié dans une maison avec plusieurs hommes est blessé, puis tué avec le soldat Jean DURAND, Gabriel VIOUGEAT est blessé au bras par une balle. Des cars allemands arrivent par la route d’Étoile. Un autre car est annoncé par la route de Montéléger. Il passe, sans l’apercevoir, à côté du groupe NICOLAS en arme, en marche pour rejoindre la compagnie. La patrouille allemande arrive à Étoile, tire avec un feu d’infanterie très violent, blesse en cours de cette opération DESMONT (de Portes-lès-Valence). Les routes qui devaient être protégées par la compagnie CHANTRE étaient librement ouvertes aux Allemands.

Journal 4ème Compagnie  

Le 6 juin 1944
Mobilisation de la compagnie ; Couché à Montoison.
Partie dans la nuit du 6 juin pour Ourches.
Retour à Montoison le 7 juin

Le 8 juin 1944
Retour définitif à Ourches

Le 9 juin 1944
Montée à La Raye

Le 10 juin 1944
Descente de La Raye
Départ du lieutenant GEORGESCO.

Le 18 juin 1944
Réunion des commandants de compagnies sur le plateau de Combovin
Départ du lieutenant KIRCH
Mort de DOUTRE, SINDY et GILIBERT an cours d’une descente du Corps franc vers Romans afin de ramener à la compagnie du matériel et du ravitaillement

Le 28 juin 1944
Attaque de la compagnie par un détachement Allemand
Le 28 au soir, déplacement  du PC  sur les flancs de La Raye

Le 30 juin 1944
Reprise des anciens cantonnements

Journal de la 4ème Compagnie

Avant le 14 juillet 1944

Visite d’une mission anglo-américaine guidée par le lieutenant BENEZECH

Le 14 juillet 1944

Survol des avions alliés et bombardement du terrain de la Trésorerie près de Malissard

Le 21 juillet 1944

Départ pour Combovin

Le 29 juillet 1944

Attaque de Gigors et du col des Limouches

Réunion des commandants à Plan-de-Baix et décision de répartir les compagnies sur de nouveaux emplacements.

Le secteur assigné et le secteur de la vallée du Quint

Le 30 juillet 1944

Marche Combovin – L’Escoulin

Le 31 juillet 1944

Marche L’Escoulin-Saint-Julien-en-Quint

Cantonnement aux Glovins

Journal 4ème Compagnie

Avant le 15 août 1944
Attaque de L’Escoulin.
Reconnaisse de Vassieux
Arrivée dans la Vallée d’un détachement commandé par le Commandant GEORGES et constitué par un commando de 13 américains parachuté au Sud de la Drôme, muni d’un puissant poste de TSF émetteur et de très volumineux bagages. Ils sont accompagnés de troupes françaises sénégalaises et de quelques soldats du Vercors.

Le 15 août 1944
À minuit et demie, retour d’une liaison do P.C. du régiment qui apporte des ordres à la compagnie de se tenir prête au départ à tout moment avec la demande de transmettre des ordres de départ immédiat aux compagnies voisines.
Dans la matinée, on a entendu le tir des batteries côtières ou de la marine.
À 12h 20, nous avons appris, par la T.S.F. le déparquement dans le midi.

Le 18 août 1944
À 19h, départ de la compagnie de son cantonnement.

Le 19 août 1944
Voyage en camion de Saint-Julien-en-Quint jusqu’au col des Limouches.
Descente à pieds jusqu’au premières ferme de Peyrus.

Le 20 août 1944
Arrivée à Châteaudouble dans des fermes situées au Sud du village.
Le soir, arrivé d’une liaison nous faisant savoir que les premiers détachements américain sont entrés en contact avec notre régiment.

Le 21 août 1944
Au soir, est venu l’ordre de marche pour le lendemain.

Le 22 août 1944
Marche jusqu’à la ferme Le Passat située à l’Est du champ d’aviation de la Trésorerie entre Chabeuil et Montélier.
Attaque d’un détachement allemand au champ d’aviation par la section du lieutenant RICHTER.

Le 24 août 1944
Au soir, est arrivé l’ordre de rejoindre à pieds Alixan.
La compagnie est allée en camion à Saint-Marcel-lès-Valence.

Le 25 août 1944
Retour à Alixan à pied et d’Alixan à Châteaudouble (au château du bourg) en camion.

Le 28 août 1944
Mort de l’adjudant LABROSSE qui est allé en reconnaissance à Malissard et a été surpris par des automitrailleuses allemandes.

Le 29 août 1944
Au soir, visite du commandant américain du Service de renseignements.

Le 30 août 1944
À 7h, ordre de rejoindre Montélier.
Entré en relation avec une unité d’artillerie américaine afin de fournir par nous une protection d’infanterie.

Le 31 août 1944
C’est-à-dire dans la nuit du 30 au 31, l’ordre est donné d’attaquer Valence.
Entrée à Valence (caserne Championnet).

Date de dernière mise à jour : 17/11/2023

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