La loi du 23 janvier 1941 créait un « Corps des gardes des communications » dont les détachements stationnés en différents points du territoire de la zone libre. Ces gardes ont pour mission essentielle d'assurer la surveillance des ouvrages d’art des voies de communication et des installations s’y rattachant directement, et pour mission accessoire d’assurer, éventuellement, la surveillance dans les trains et dans les gares, dans leur zone d'action ou en renfort des détachements voisins ».
Les effectifs de la police ne sont pas suffisants et il faut faire appel à des requis, c’est-à-dire aux hommes de la commune qui n’ont pas obtenu de rares dispenses. Les médecins et les boulangers échappent à cette corvée.
De la part des hommes, nombreux sont ceux qui essayent d’échapper à la corvée. De 400 hommes requis au début, ce qui permet de faire une garde tous les deux ou trois mois, il n’en reste que 120 après quelques mois, le maire accorde des exemptions facilement, sur simple déclaration de blessure, par exemple. Les distances à pied sont importantes pour ceux qui habitent à la limite Ouest du village. La population est disséminée sur le territoire, 14 KM d’Est en Ouest et 7 km du Nord au Sud, le rassemblement d’un groupe de relève au milieu de la nuit est pratiquement irréalisable.
Organisation des gardes :
Secteur de garde des requis d’étoile, du Km 628 au Km 631, donc trois kilomètres au Nord de Livron, qui sont sur la commune d’Étoile.
Il y a un abri de cantonniers de la voie au KM 629.
Nuit entière 20 h à 7 h 30
Consignes à l’arrivée :
Prendre la clef de l’abri, maison Béranger
Faire l’appel des hommes de service
Pointer leur ordre réquisition
Donner connaissance aux hommes des consignes générales
Diriger les requis sur leurs emplacements respectifs
Se rendre au poste en gare de Livron
Se mettre en relation avec le chef de canton des Gardes Voie et Communication
Au cours de la nuit, faire au moins une ronde
Au départ :
Pointer les ordres de service
Rendre compte au chef de canton des évènements de la nuit
Déposer la clef de l’abri à la Maison Béranger
En cas d’incident, aviser la mairie
Requérir au besoin le poste téléphonique public de Fiancey
Consignes permanentes :
En cas de maladie, ne pas quitter son poste avant d’être remplacé
Informer le requis voisin qui en fera part, de proche en proche, au chef de poste.
Les chefs ne sont pas toujours à la hauteur de leur responsabilité, des requis sont parfois oubliés aux bords des voies par le camion, et sont obligés de faire des kilomètres supplémentaires à pied.
De nouveaux chefs sont nommés en fonction de leurs anciens grades à l’armée :
PRELLE Pierre Louis, Adjudant d’aviation, 30 ans, né en 1913.
TRACOL Ernest Maréchal des logis d’artillerie, 40 ans, né en 1903.
PELERIN Pierre Maréchal des logis d’artillerie, 45 ans, né en 1898.
Les personnes assurant l’encadrement sont rétribuées.
Les requis les plus âgés nés en 1880 : REY Frédéric (11 juin 1880), BÉRANGER Paul (7 novembre 1880), JARDIN Célestin (10 novembre 1880) FRESSINET Louis (17 novembre 1880), et le doyen, PÉRONNY Louis. Louis Pierre PÉRONNY est né à Étoile le 4 octobre 1879. Son père Pierre Henri et sa mère Louise ROBERT, sont cultivateurs à Étoile. Il est appelé à l’armée en 1900 (matricule 88), (appel différé, car son frère est déjà au service militaire), dans le 3ᵉ régiment de Zouaves à Sathonay, près de Lyon.
Et parmi les plus jeunes de 19 ans : ROUVEURE Maurice (29 janvier 1925), CLEYSSAC André (8 février 1925), ROUVEYROL Marcel (24 juillet 1925) et SIBERT Léon (20 novembre 1925).
Les voies doivent être débroussaillées de chaque côté sur une largeur de 30 mètres. Les riverains, propriétaires de vignes ou d’arbres fruitiers s’y opposent. Il faut de nombreuses années pour que les arbres arrivent à une production normale, leur destruction serait dommageable pour tous.