Le 13 février, la gendarmerie de Livron est mandatée par le procureur de la République pour effectuer une enquête.
Deux gendarmes recueillent le témoignage d’Auguste Grégoire, agriculteur à la Poulate (quartier Étoile) : depuis 3 ans, j’avais à mon service en qualité d’ouvrier agricole, le nommé Albert Rémy, natif de Nantua (Ain).
Le 9 juillet 1944, Albert est parti de mon domicile pour se rendre à Étoile, afin de distribuer des tracts alliés parachutés la veille dans les environs. Ce même jour, vers 13 heures, j’ai été prévenu par le domestique de M. Debos, que si Albert n’était pas rentré chez moi pour déjeuner, c’est qu’il avait été arrêté par les Allemands dans le village.
En raison des évènements et étant moi-même considéré comme suspect, je n’ai pas effectué de recherches immédiatement en vue de retrouver les traces de mon domestique.
Pas mal de civils Français, ayant été fusillés par les Allemands dans le parc du Château de M. Tézier à La Paillasse.
J’ai demandé à la libération si par hasard mon domestique n’aurait pas été fusillé ou déporté par les Allemands lors de son arrestation.
Au mois d’août 1944, sans pouvoir préciser la date exacte, j’ai reçu de M. Albert Benoit, de Saint-Martin-de-Fresne (Ain), grand-oncle et tuteur de mon domestique, une lettre me demande de ses nouvelles, attendu qu’il n’en avait pas reçu depuis très longtemps. J’ai répondu à M. Benoit, que son petit-neveu avait été arrêté à Étoile, le 9 juillet 1944 par les Allemands, alors qu’il distribuait des tracts alliés.
Le 15 janvier 1945, M. Benoit m’a écrit à nouveau pour me demander si j’étais toujours sans nouvelles de son neveu. J’ai fait réponse à sa lettre, en lui faisant connaitre que j’étais sans nouvelles de mon domestique Albert et que pour effectuer les recherches, il devait s’adresser à M. le Procureur de la République de Valence.
Le 8 février 1945, le frère de mon domestique actuellement aux armées et se trouvant de passage à Valence, est venu me trouver chez moi, et de là c’est rendu à la mairie d’Étoile, ou en accord avec la municipalité il a été décidé que des recherches seraient entreprises le 13 février 1945, dans le parc du château de M. Tézier où son frère avait été conduit le jour de son arrestation.