3-Les deux dernières phases (phase « gothique » et phase « classique » ont dû voir successivement:
- L’édification des chapelles entourant le porche (XVe siècle) et celle de l’auvent du porche;
- La reconstruction du clocher(XVIIe) et l’abaissement concomitant du niveau de la toiture, probablement à la suite d’un incendie qui détruisit la charpente originelle et amena la repose de la toiture directement sur les reins des voûtes.
Quelques remarques, pour conclure, sur les qualités architecturales de l’édifice. La plupart des documents, brochures ou notices consacrées à Notre-Dame d’Étoile se bornent à mentionner le porche et les chapiteaux, fort beaux sans doute, mais qui ne sont que des ornements”
Deux points paraissent mériter au moins autant d’attention :
- L’architecture d’Étoile se caractérise tout d’abord par la perfection de la stéréotomie et de l’appareillage. Une telle qualité de maçonnerie, apanage d’une courte période comprise entre 1130 et 123O environ n’a jamais surpassée.
Si l’on veut bien songer que toute architecture vaut par l’emploi approprié du matériau, on conçoit que l’architecture cistercienne d’Étoile marque un apogée dans l’art de bâtir. Nul hasard évidemment, si ce sommet coïncide avec le renouveau spirituel qui a produit Cîteaux, Grandmont, la
Chartreuse et autres manifestations de la « folie de la Croix ».
- La visite intérieure du monument révèle d’emblée une particularité originale de l’église d’Étoile.
Dans les collatéraux, les consoles « en sifflet »qui servent de points d’appui latéraux s’abaissent, et leur profil se modifie à mesure que l’on progresse vers le transept. De-même, les piliers de la nef, du côté des collatéraux, reçoivent de subtiles modifications de profil géométrique : le tout a été agencé de façon a étirer la perspective, par l’abaissement artificiel du point de fuite vers les baies qui terminent les collatéraux (celle de gauche malheureusement occultée).
Cet ingénieux dispositif illusionniste confère à un bâtiment de dimensions somme toute modestes, une ampleur monumentale surprenante.
Il suffirait à montrer, s’il en était besoin, que Notre-Dame d’Étoile, loin d’être une simple église de campagne, est le produit d’une architecture monastique savante et l’œuvre d’un maître particulièrement accompli.