Chansons créées par les Compagnons de FranceDELTOMBE, Michel

Chansons créées par les Compagnons de France depuis 1940

Document dactylographié

Vers 1983, 30 pages

Chansons et poèmes écrits par des Compagnons de France entre 1940 et 1945 et des poèmes postérieurs 

Michel Deltombe était responsable de la formation de chefs compagnons. Il décide, bien plus tard, vers les années et plus de « recueillir des textes, à l’usage, premier, de ceux qui les chantèrent et les dirent, telle est l’intention de ces pages ». 

Quelques extraits, 

Les premiers textes vont à Jean-Paul Lery, chef de baillage de l’Aude (province du Languedoc), agent B56 du Réseau des Druides, fusillé par les Allemands le 5 novembre 1943 

Je ne veux que voir la Victoire, 

Ne me demandez pas, « Après ? » 

Après, je veux bien la nuit noire 

Et le sommeil sous les cyprès 

Je n’ai plus de joie à poursuivre, 

Et je n’ai plus rien à souffrir. 

Vaincu, je ne pourrais vivre, 

Et, vainqueurs, on pourra mourir. 

Jean-Paul Lery 

Les Compagnons de France et Économie et Humanisme, page 15 

REVUE FINALE du premier Congrès d’Économie et Humanisme à La Bourboule 

En s'inspirant de l'Évangile, réinventer à taille humaine l’Économie, telle fut, dès ce temps, l'idée du R.P. Lebret O.P., et du Mouvement Économie et Humanisme qu'il fonda. - Rien de tel, pour manifester, diffuser l'idée, qu'un Congrès - Mais comment l’organiser ? - II faut pour cette tâche des jeunes dynamiques, ayant fait ailleurs leurs preuves.. – L'idée vint ainsi au R.P. Lebret de s'adresser aux Compagnons de France, qu'il trouva si intéressés et si disponibles, qu'il crut voir dans leur ardeur… comme une demande d'affiliation… Un Tiers-Ordre Dominicain d'un nouveau genre allait-il naître ?... 

Hum ! Il fallut remettre – en toute clarté et bien vaillance réciproque d'ailleurs – les pendules à l'heure, ce que confirma dans l'humour cette chanson, 

(Air, Quand j'étais chez mon père 

Quand j'étais chez mon père.

Apprenti moussaillon,  

Je n'en prenais pas guète.  

Vu ces petits poissons 

Poissons, poissons, je n'en prenais guère.  

Poissons, poissons, vous restez au fond 

Quand je fus chez lus Pères.

Apprenti moinillon,  

Ils m’apprirent à faire 

La pêche aux Compagnons 

Poissons, poissons, je n'en prenais guère, 

Pas plus d' poissons que du Compagnon…

Suivi de plusieurs chants sur l’un où autres personnages du mouvement. 

Les compagnons de France et la Communauté Marcel Barbu 

Page 20. Extraits, 

Le très Précieux Mémorial Barbu.  

Ainsi orthographions-nous ce nom à l’époque, sans savoir ni chercher à vérifier, cela devait répondre à quelque image latente. Nom du directeur d'une entreprise rare à l'époque, celle de la fabrication de boîtiers de montre. Tel un médium habité jusqu’aux moelles par les tourbillons des idées qui se cherchent, cet homme connut un jour l'Inspiration, la Lumière, et transforma son entreprise en Communauté, qu'il pensa, voulut d'emblée exemplaire et parfaite. Puis répandit sa Bonne Nouvelle en tous lieux de parole, et par exemple, parmi nous, Compagnons, dont quelques-uns, suivirent quelque temps le nouveau du Maître…

Bientôt, les descriptions et les témoignages du fonctionnement de cette Communauté nous donnèrent un tableau fort inusuel du dialogue entre cette Communauté et la Personne (les personnes…) L'estimable notion de Valeur Humaine, star de cette nouvelle vision du monde industriel, s'y laissait séduire et étreindre tour à tour et en même temps, à y perdre son identité, par la Charité chrétienne (qui peut tout, comprend tout… comme dit à peu près Saint-Paul lu à la hâte...) et ses serviteurs l'Organisation, l‘Efficacité, le Contrôle…

Un nouveau phalanstère… que n'eussent pas désavoué Bazard et Enfantin… L'analyse de tout cela excita notre verve… Mais la mouvance de l'an 44, année tournante de la Guerre et la dispersion qu'elle causa déjà, ne nous concéda pas à l'époque - ni plus tard d'ailleurs – l'occasion festive de dire les fantaisies qui suivent en choquant nos verres avec ceux-là mêmes des nôtres qu'elles étrillent un peu au passage… Le rodage réciproque de nos cervelles, par friction humoristique exercée en pleine lumière, était pourtant dans notre désir du moment comme dans les mœurs Compagnons. Qu'ils ne nous en veuillent donc pas, ces quelques Compagnons, s'ils découvrent de hasard, quarante ans après, qu'ils nous avaient donné à rire, mais en regrettant de ne pouvoir rire avec eux…

La Polka barbue (Air, La Polka des Barbus (Mr Chevalier) 

Mon grang-pèr’ travaill’ chez Barbu 

Mon p'tit frèr’.' travaill' chez Barbu,

Je vais y envoyer mon beau-père, 

Ma bell’-mère, 

Si tous trois se font bien noter 

Ce s’ra moi qui s’rai bien payé !

La boite à Barbu, c’est une bonne affaire, 

Très communautaire ! 

Barbu ! (bis) 

Ah ! La Boît’ Barbu ! 

Chez nous, c’est l’ règn’ de la vertu, 

Chez Barbu il y a plus d’ cocus, 

Il n’y a personn’ qui se surmène, 

Ni s’ démène. 

Les fich’s de Valeur Humaine 

Sont pointées chaque semaine,  

La boite à Barbu, c’est une bonne affaire, 

Très communautaire ! 

Barbu ! (bis) 

Ah ! La Boît’ Barbu ! 

Suivi de la généalogie Barbu par Maurice Bussac, puis de la messe Barbu.

Date de dernière mise à jour : 23/08/2024

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