Extraits de lecture par Michel Chaudy
L’expérience communautaire de Marcel Barbu, qui devient Communauté de travail Boimondau en 1947 (Boîtiers de Montre du Dauphiné), a fait couler beaucoup d’encre. Nous retrouvons des articles et des références dans de nombreux documents dans toutes les langues. En Europe : Allemagne, Angleterre, Belgique, Suisse, Espagne, mais aussi aux États-Unis et en Russie...
Une période :
- Mais à chaque fois, c’est de la première période qu’il s’agit, 1941-1947, c'est-à-dire les années de création, quand les compagnons ont écrit la Règle communautaire et aussi le rôle joué pendant la guerre en animant un maquis au pied du Vercors. Peu d’étude sur les années après 1950, au moment où les pratiques communautaires s’essoufflent.
On a beaucoup écrit :
Dans des ouvrages qui traitent de la Résistance comme dans ceux qui traitent des questions sociales.
Les thèses d’étudiants sont nombreuses et encore à ce jour, des articles dans les médias : journaux, Internet, conférences.
À leur lecture, il faut différencier les auteurs qui ont fait l’effort de recherche sur la communauté, et ceux qui se sont limités à leur mémoire. C’est ainsi que l’on trouve souvent « comme l’expérience Boimondau à Valence » au milieu d’un chapitre, laissant le lecteur de soin de faire lui-même l’approfondissement. Et que penser quand l’on voit écrit Boimondeau – eau ? La mémoire a des ratés, mais cela prouve la notoriété des idées communautaires.
Publicité dans la revue L'EXPORTATION FRANÇAISE du 1ᵉʳ février 1950
La place de la Communauté de Travail Marcel Barbu dans le maquis du Vercors
Pour comprendre le rôle des Compagnons et la place de la Communauté de Travail dans le maquis du Vercors pendant les années 1943 et 1944.
Les témoignages des Compagnons en faisant appel à leur mémoire ou leurs écrits, principalement dans le bulletin de la Communauté « Le Lien » (voir le livre « Faire des Hommes libres »), mais aussi à travers les ouvrages de maquisards. Tous ne parlent pas de la Communauté, et pourtant, elle était un maillon dans la résistance.
Il était impossible à Marcel Barbu de résister par les armes. La vie des autres avait plus d’importance que la sienne, et ce n’était pas l’objectif de l’installation de la Communauté dans la ferme de Mourras sur le plateau de Combovin. Pour lui, il était important que le monde ouvrier et le monde paysan se rapprochent dans l’optique de la révolution communautaire. C’est quand le danger est apparu plus pressant, qu’il décida de regrouper les compagnons à Mourras pour prouver que la Communauté de Travail est toujours vivante.
Les actions des Compagnons à la ferme étaient :
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Travaux agricoles, pour produire le nécessaire pour vivre
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Continuer à se former, les cours n’ont pas cessé et les professeurs étaient nombreux à faire le voyage à Mourras
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Produire des boîtiers de montres dans un atelier clandestin
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Rédiger la Règle Communautaire qui devait assurer les bases de la Communauté
Si de nombreux jeunes ont été accueillis par solidarité pour échapper au Service de Travail Obligatoire - STO, parfois pour une simple halte avant de rejoindre les maquisards, c’est bien la sauvegarde de la communauté naissante qui motive Marcel Barbu. À aucun moment, les compagnons se sont préparés à combattre par les armes.
Mais la résistance à l’occupation devrait-elle se manifester que par les armes ?
Il faut voir la Communauté de Travail Marcel Barbu comme l’un des nombreux maillons de la résistance, les maquisards avaient besoin de ces lieux et personnes civiles qui leur permettaient d’obtenir des renseignements, un moment de repos, des caches d’armes, etc.
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L’apport de la Communauté de Travail Marcel Barbu à la résistance se traduit par :
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La surveillance du plateau de Combovin à d’éventuels envahisseurs
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La cache d’armes
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La fourniture de denrée alimentaire
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L’accueil de blessés de la résistance armée
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Le réconfort de la population locale
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La formation de cadres pour le maquis
Et ces actions de résistances, qui mieux que les Compagnons communautaires et ceux qui ont fait appel à la Communauté peuvent le mieux en parler. La Communauté a accueilli de nombreux combattants du Vercors pendant des années 1943 - 1944, c’est le but de ce document dePublications-Presse rassembler les extraits d’ouvrages consacrés au maquis.
Des noms, des lieux, des situations sont citées dans ces extraits qui permettront peut-être aux lecteurs de faire des liens et pourront enrichir ce texte si les informations circulent.