La belle aventure
Pour les compagnons, la véritable aventure communautaire commence en 1941 et s’achève à la fin de la guerre et le départ de Marcel Barbu de la communauté en 1946.
Ce sont les années de fondation, de risques, de choix les plus importants, dans une société où les dangers guettent chacun, où affirmer sa différence peut conduire à une folle répression.
Produire, en partant de rien, sans formation spécifique, sans clients et sans approvisionnement certains.
Faire équipe, famille, communauté, quand le chacun pour soi domine, organiser la solidarité, dans et hors le groupe.
Répondre collectivement : à la relève, le STO, au maréchal Pétain, s’extraire des prisons de l’État Français (Marcel Barbu fin 1942).
Organiser le ravitaillement, sans jamais faire la queue, mais en retroussant les manches et produisant le nécessaire dans la ferme de Mourras (Combovin Drôme).
La Communauté Barbu ne s’est jamais isolée, en 1943, elle accueille la première école des cadres de la résistance. Les compagnons résistent, pas brutalement, pas par les armes, mais comme des roseaux, avec souplesse et détermination. Ils ont choisi leur camp qui n’est pas le plus facile.
Faire connaitre, en espérant que cela fasse tache d’huile, le Lien, bulletin interne, est largement diffusé. Il a servi, invité, des nombreux compagnons, pour un jour, une cache, comme le rappellent les témoignages.
En toute camaraderie, construire un monde nouveau, et établir une Règle de vie pour que la réalisation commune dure, dure. Plus qu’une simple maison, c’est une cathédrale de la Communauté nous laissent.
Par la suite, les nouveaux compagnons se laissent porter, adaptent la Règle quand c’est nécessaire, sans jamais faire mieux. Ils oublient la « Révolution communautaire ».