Le seul travail qu’il lui est proposé, c’est d’être formateur auprès des jeunes aux Compagnons de France. Il suit un stage de formation comme tous les candidats chefs compagnons.
Il n’est pas prévu dans cet article de faire la Genèse du mouvement des Compagnons de France, nous reprenons une courte présentation faite par Robert Serre (1).
Le mouvement des Compagnons de France est né en France en débris de juin 1940.
Pétain et plusieurs de ses ministres l’encouragent. Selon le vœu du Maréchal, les Compagnons devaient être « les pionniers du redressement du pays par leur travail, leur ardeur généreuse, leur passion de servir ».
Il s’agit, sur la base du volontariat, de mettre aux jeunes chômeurs « des souliers aux pieds, du pain à la bouche et de l’espoir au cœur », de placer ces « jeunes Français en friche » au service de la nation et de les faire concourir à l’aide aux réfugiés, aux prisonniers, à tous ceux qui sont encore à la ferme, à l’atelier ou au chantier.
L’insigne métallique des Compagnons représente un coq stylisé blanc sur fond rouge.
C’est le symbole d’une France aux origines paysannes, fière, opiniâtre, courageuse et féconde, il représente une certaine idée de la France dans l’imaginaire collectif.
Le mouvement fonctionne sur un mode militaire.
Les jeunes Compagnons sont employés pendant six heures chaque jour à des travaux de forestage, de carbonisation, de terrassement, ou dans l’agriculture.
Après le travail, l’éducation physique et la formation prennent le relais. Salut, cérémonie au drapeau, serment d’engagement confirment que l’on a affaire à un mouvement « ardemment pétainiste », qui « applique et fait appliquer les mesures de salut public prises par le gouvernement ».
Marqué par l’influence du scoutisme et de l’action catholique, le mouvement a le souci d’apporter aux jeunes une formation physique et intellectuelle, morale et civique, sans embrigadement confessionnel ou politique, dans une autonomie farouchement défendue.
Gustave Coureau prend la responsabilité des Compagnons de France du Valentinois en avril 1942, en fait, le Valentinois c’est, en 1940, toute la Drôme. Quelques jours après son installation, Coureau rencontre Guillaume de Tournemire, responsable national du mouvement, qui l’invite à prendre contact, « à titre personnel », avec le lieutenant Arnaud, responsable de l’Organisation de la Résistance dans l’Armée à Valence. Et c’est ainsi que le lieutenant Arnaud dans une note « Formation de la Résistance armée dans la Drôme le 11 novembre 1942 » date où toute la France est occupée.
Dès cette date viennent à nous :
L’équipe de camouflage de matériel sous le commandement du Capitaine Fabre, qui sort une partie des armes du CREVAN [Centre de regroupement des engagés volontaires pour l'Afrique du Nord] (six F.M., quarante fusils). Cette équipe compte environ 50 Hommes.
Un groupe de 60 prisonniers évadés et mis sous les ordres du Capitaine Benezech.
Ma section de gardiens civils de l’État-major : 50 Hommes
La Communauté Barbu : 80 Hommes
Les Compagnons de France, amenés par leur chef COUREAU : 150 Hommes.
C’est autour de ces petits éléments, qui formeront plus tard le noyau du bataillon Benezech, que vient peu à peu se cristalliser la Résistance armée de la Drôme.
C’est l’action de Gustave Coureau auprès des jeunes compagnons qui a largement contribué à la création de la 6ᵉ Compagnie du 2ᵉ Bataillon, 1ᵉʳ Régiment de la Drôme.