André PLAISANTIN, créateur de la communauté de travail l'Habitat
André PLAISANTIN est né en 1906 à Tassin-la-Demi-Lune dans une famille catholique modeste. Il a deux frères et deux sœurs.
Il est apprenti ébéniste et dès son entrée dans la vie active il milite à la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens)
Il se formera à la Chronique Sociale et suivra de près la montée du nazisme.
Il se marie en 1933 avec Germaine BARBIER. Ils auront 11 enfants.
En 1938, il crée son entreprise d’Installation de magasins dont le siège sera 6, Place Morand.
Lorsque le 17 juin 1940 le Maréchal PÉTAIN annonce qu’il a demandé l’armistice, André PLAISANTIN devient Résistant.
Comme il l’expliquera dans le rapport qu’il a rédigé en 1949 pour la Commission d’Histoire, ce n’est qu’en 1941 que s’organise la Résistance. Il tiendra une première réunion avec Lucien NAILLOD et Antoine CHOL entre juin et août 1941 au siège de la CFTC 12, rue St Polycarpe à Lyon.
À un ami qui le mettait en garde devant les dangers que représentait son engagement alors qu’il avait 5 enfants, il répondra « C’est justement pour cela que je m’engage ».
Comme l’ont écrit plusieurs acteurs de cette époque, André PLAISANTIN sera un membre très actif de la Résistance lyonnaise au sein du mouvement Combat. Il sera responsable de la Ville de Lyon sous l’autorité de Jean-Guy BERNARD. Il a créé le NAP (Noyautage des Administrations Publiques), avec Maurice PICARD, qui a été développé, ensuite, par Claude BOURDET, au niveau national.
À l’été 1943, il refusera un poste de ministre dans le gouvernement provisoire que Georges BIDAULT était venu lui proposer.
Le 15 décembre 1943, il sera arrêté à Lyon 6ᵉ, chez Madame BAUER avec son frère Maurice.
Aucune charge n’ayant été retenue contre lui, il sera libéré le 7 mars 1944 alors que son frère et Madame BAUER seront déportés.
Le 25 mars 1944, la Gestapo vient le chercher. Il réussira à échapper à cette arrestation et vivra pendant 6 mois, avec sa famille, dans la clandestinité.
A la libération, en septembre 1944, il sera nommé au Conseil Municipal de Lyon.
Pour lui, la Résistance c’était libérer le pays et anéantir le nazisme, mais c’était aussi changer la société pour qu’elle soit plus adaptée aux besoins humains.
C’est ce qu’il mettra en œuvre en 1948 en fondant « L’Habitat », Coopérative Ouvrière à forme Communautaire sur le modèle de la Communauté Boimondau créée à Valence par Marcel BARBU. Dans cette entreprise, tout le monde peut devenir compagnon et être propriétaire d’une part et participer aux décisions (Un homme, une voix). Il dirigera l’Habitat, née avec peu de moyens, jusqu’en 1973. Son souci constant sera le développement des hommes par la formation, la prise de responsabilité. Comme le dira un collaborateur lors de ses obsèques en 1976, « André PLAISANTIN voulait faire le bonheur des hommes malgré eux »
Sa famille sera très importante pour lui, mais c’est son épouse Germaine qui l’assumera.
Il laisse le souvenir d’un homme bon, tenace, droit et fidèle à sa foi chrétienne.
Voir un extrait de livre de Bernard PLAISANTIN