80 ans : Marcel Barbu précise son projet d’atelier-école
Les statuts de sa société déposés, un local trouvé (une ancienne vinaigrerie), Marcel BARBU peut faire venir du matériel depuis son entreprise de Besançon et finalisé son projet d’atelier-école. Le 15 mai 1941, il le présente aux Compagnons de France sur lesquels il espère bien leur aide.
Pourquoi les Compagnons de France ? Un petit rappel.
Le 21 septembre 1940, Marcel BARBU est « refoulé » de la zone occupée.
Le 22 septembre, le Commissaire spécial rend compte au préfet de Besançon : j’ai l’honneur de vous rendre compte que j’ai conduit hier le nommé BARBU Marcel, refoulé de la zone occupée par ordre des autorités allemandes, à la ligne de démarcation, à Chalon-sur-Saône. Le franchissement de la ligne par le susnommé est noté à 17 heures.
De Chalon-sur-Saône, Marcel BARBU se rend à Poligny (à 75 Km) et trouve refuge à la cure. Il faut qu’il trouve rapidement du travail, ça tombe bien, car le mouvement des Compagnons de France recherche des animateurs ayant l’expérience de mener une équipe. Jusqu’en 1944, Marcel BARBU conservera des contacts et de nombreuses amitiés dans ce mouvement.
Écoutons Marcel BARBU parlant de son projet :
Trois considérations pratiques m’ont conduit à tenter l’installation d’une nouvelle « Manufacture de Boîtiers de Montres » et d’y installer un Atelier-École.
1°) : Les fabricants français d’horlogerie se désolent de ne pouvoir trouver en France, tant en qualité qu’en quantité, les boîtiers de montres dont ils ont besoin.
2°) La rare main d’œuvre existante en France, est étrangère dans la proportion de 75%. Peu qualifiée et âgée.
3°) Nous ne pouvons prétendre faire de tous ces jeunes des bûcherons ou des cantonniers.
Quelques éléments pour la formation de jeunes :
L’apprentissage durera trois ans.
Les apprentis seront encadrés par le mouvement des Compagnons de France et formeront « une compagnie autonome » (au Compagnons de France, les groupes s’appellent Compagnies). Deux temps de formation, la formation professionnelle et l’éducation générale et physique.
Marcel BARBU sera le seul responsable en tant que « Chef compagnon ».
Une vingtaine d’apprentis sont prévus d’ici la fin de l’année 1940, qui ne peuvent être accueilli que si Marcel BARBU trouve des professionnels pour encadrer les jeunes recrus.
Dans ce projet, rien n’est dit sur le rêve communautaire de Marcel BARBU, mais c’est pour bientôt.
Petite histoire : Le terme refoulé est habituellement utilisé pour interdire l’entrée. Dans le cas de Marcel BARBU, les autorités allemandes ont pris cette décision sur pressions des autorités françaises. Ce sont les bisontins qui ne voulaient plus de Marcel BARBU.
À suivre
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