L’internement de Marcel Barbu
Article 1er - Mr BARBU, né le 17 octobre 1907 à Nanterre, industriel à Valence, 41 rue Montplaisir, est astreint à résider au centre de séjour surveillé de FORT BARRAUX (Isère) où il sera conduit immédiatement.
Article 2 - Le texte de cet arrêté sera affiché :
1°) aux lieux ordinaires d'affichage des actes administratifs de la mairie de Valence.
2°) à la porte principale de l’usine de Mr BARBU.
Toute lacération de cet arrêté sera punie d'amende ou d'emprisonnement prévus par' la loi du 29 juillet 1881 (article 15 et 17)
Article 3 - Mr le Commandant de gendarmerie est chargé de l’exécution de cette décision dont copie sera adressée à Mr le Ministre Secrétaire d’État à l’Intérieur et Mr le Ministre Secrétaire d’État au Travail.
Valence, le 28 octobre 1942
Le Préfet,
Y. AMON
Arrêté par les gendarmes, Marcel Barbu refuse que les compagnons s’y opposent. Est-ce que dans sa tête il revoit la scène de l’arrestation de Jésus ? Cette scène l’avait beaucoup marqué lors de la lecture de la bible quand il avait 8 ans, et sa réaction de gamin : « si j’avais été là, ça ne serait pas passé comme cela ! »
Le lendemain, Marcel Barbu est conduit à son lieu d’internement.
Pendant le mois qu’il reste à Fort-Barraux, Marcel Barbu reçoit la visite de Gustave Coureau, chef des Compagnons de France du Valentinois qui lui remet un appareil photo (photos rares). Il a aussi la visite de Pierrette, son épouse, et deux de ces enfants.
Tous les prisonniers politiques (il y a beaucoup de communistes) doivent quitter Fort-Barraux. Marcel Barbu est conduit au camp de Saint-Sulpice (Tarn) le 23 novembre 1942. Il est libéré le 22 décembre. C’est pendant ces 29 jours d’internement que Marcel Barbu fait la connaissance de Marcel Mermoz, une nouvelle histoire commence.
De retour à Valence, Marcel Barbu propose aux compagnons de faire de 1943 une année d’essai de vie communautaire.
PHOTO rare : Fort-Barraux, Marcel Barbu est au centre